Je suis en 'stand by'

Depuis hier, je me suis mise en "stand by". Hier, j'ai eu ma première injection de produit censé m'aider à ne plus avoir mal à la cheville. J'ai eu mal. J'ai passé la journée entre deux eaux. Somnolente, hagarde, sans envie, sans énergie. D'ailleurs, hier soir, j'avais des yeux hallucinés. Je suis venue ici, mais je n'avais pas envie d'écrire, pas envie de lire, pas envie. Je me suis réveillée, ce matin, sourde de l'oreille droite. Génial. Donc le moindre son est décuplé dans ma tête, même mes pensées m'assourdissent. Je ne peux même plus me morfondre en silence. Alors, je continue à surfer sur internet. J'ai eu un cours d'apprentissage de PhotoShop aujourd'hui par mon frangin. Je vais pouvoir améliorer la qualité artistique de mes photos. Moi qui aime tant cela. Et puis, je n'ai rien d'autre à faire, alors.
Ce soir, je suis assise dans le salon de ma grand mère, la jambe posée sur un coussin, le dos bien callé dans le canapé. J'écris. Je ne suis ni triste, ni joyeuse, ni bien, ni mal. Je ne sens pas grand chose. Depuis aujourd'hui, je prends des comprimés pour atténuer mon mal-être, censé améliorer la guérison de ma cheville. Alors, je ne sais plus. J'ai envie de tout et de rien. Envie de partir, de voyager, de changer de travail, de changer de ville, de changer d'entourage. Car ma famille, même si je l'adore, me bouffe trop. Je vis 24 heures sur 24 chez ma grand-mère, ma mère vient souvent. Ma famille est principalement matriarcale. Je veux autre chose. Je veux reprendre mon autonomie. J'en ai besoin. Mais, incapable de faire la moindre chose seule (préparer un repas, faire le ménage, ...) j'attends que le temps passe. Mais j'ai du mal à prendre mon mal en patience.
Quelqu'un a écrit ici que l'on peut me voir à travers mes écrits. Cela m'effraie un peu. Car j'imagine, un jour, que quelqu'un me croise dans la rue et me dise: "Hey! c'est toi qui écrit le blog 'les pensees d'isa'?". Cela me terrifie à l'idée que quiconque en découvre autant sur moi. C'est censé avoir un côté anonyme. Il n'existe qu'une seule personne au monde à savoir qui je suis réellement dans ces écrits, et cela est censé m'aider à aller mieux. Quand elle lira ces lignes, elle le saura, surtout si je précise: 001. Merci à vous. Je vais garder mon anonymat. Je ne dirais pas à quoi je ressemble, ni ou je vis, ni ou je travaille, ne nommerais personne, car rien de cela n'est important à mes yeux. Je ne peux déjà pas me voir en peinture (ou dans un miroir d'ailleurs), que je ne vais donner le baton pour me faire battre... Un jour, je ferais une photo artistique de moi, un autoportrait me rendant méconnaissable. Cette idée me plait. Je vais essayer, car j'ai déjà fait des autoportraits que je n'ai jamais revus. On verra si j'ai des messages en réponse à la mise en ligne de cela.
C'est étrange. Je suis plus que banale, mais l'écrire, ici, me fait sentir que 001 me dira que c'est faux. D'ailleurs, elle l'a déjà dit et je ne veux toujours pas la croire. Je suis partagée entre l'envie immodérée de faire confiance aux autres et l'impossibilité de m'y abandonner. Sauf à 001. Evidemment.
Ce soir, il y a une citation qui me semble convenir à mon état d'esprit actuel. Je vais l'écrire et voir si elle résonne en moi autant à l'écrit qu'à l'oral. Et je terminerais là-dessus.

Rose Kennedy a écrit: "On dit que le temps guérit les blessures. Je ne suis pas d'accord. Les blessures restent. Avec le temps, l'esprit, pour se réserver, les recouvre de cicatrices, et la douleur diminue, mais elles ne partent jamais."